Quelqu'un s'est perdu lorsque je t'ai trouvé. Cette main
effaça quelques mauvais symboles du visage et tout alors ne
fût que sourire. La hauteur qui soutenait cet effort était
si grande que ni l'un ni l'autre n'aurait quitté l'endroit
atteint. Non, pour rien au monde.
Etait-il si simple de voler ? S'agripper aux branches invisibles,
rebondir sur le matelas d'air et ne plus rien partager avec le sol
sinon la distance ?
Quel était ce jour où les yeux nous piquaient tous sauf
quelques uns, où la feraille honteuse semblait porter
des ailes et couvrait le ciel ? Quel était ce jour où
plus rien d'autre que soi et soi n'était visible et que quelques
uns comptaient indivisibles leurs doigts encore une fois ? Les bouches
pleuraient et les corps hurlaient, n'invitant à leur table que
douleur et souffrance, quel était ce jour ?
Les uns regardent les uns et les autres les autres. Il n'existe que quelques croisements, les plus importants.
Ding ! Quelques instants de plus et le serpent se faufile, s'enroule
autour du point de métal. Au creux du delta de sa langue s'agite
une multitude de fils tendus entre lesquels tout semble vouloir
s'échapper. Halètements, écarts vifs, cris, tensions,
hurlements et libération.
351 foetus voyagent entre terre et lune. Le cinquante deuxième
préfère souffler habilement dans son petit sifflet pour
que tout commence. Voilà un an et moins que tu es là
entre mes doigts. Aspire, aspire, invente encore mais ne te laisse pas
brûler les yeux. Que deviendrait l'encre sans donner ?
Assez d'en avoir assez, plus le temps d'avoir le temps, Avoir trop de
trop, beaucoup d'égard pour l'égard et tant d'attention
pour l'attention, les yeux posés sur les regards, ainsi le
départ naît.
Ne plus tomber et attendre, respirer l'air ami. Du loin devenir proche.
Ralentir à toute vitesse. Stopper d'être simplement
compliqué et respirer l'air, ami.
Numéro 6; le roi s'éteint, la chute
s'élève. Simplement quelques membres de moins et le petit
désert semble s'installer. Toutefois chacun garde tourné
vers l'intérieur devinant aisément l'environ du tumulte.
Quelque part où le souffle ne s'éteint pas, chaque
édifice se tient, droit et tendu par la relaxe de ses
désirs. Quelques uns prennent alors le chemin et grimpent,
grimpe.
Simplement, tendrement, sans regard. Pas même la moindre odeur
devinait cette attirance envers l'épais rideau tiré, noir
et scintillant. Si amoureux l'oiseau silencieux tentait sans fin de
pénétrer ce doux et chaud partenaire qu'il caressait
jusqu'alors de chacune de ses plumes.
Restent encore des germes de consciente lueur. Ne sais plus ou pas qui
je suis. Les couloirs sont les mêmes, l'errance est la seule
locomotion. D'immenses portes s'ouvrent de leur grand oeil, offrant
parfois l'avant, le derrière ou l'ailleurs. Une poussière
granuleuse dévora son regard et aucun miroir n'aurait su
engendrer une image juste.
Deux petites lignes s'étirent,
se croisent à peine parfois. Devinant et glissant sur le dos du
sol, les corps supportés les remercient, attirés par
toutes les avancées. Depuis tout est en suspension,
avançant tantôt lentement, tantôt non, en
équilibre.